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L'ESS et moi : une histoire de gènes, de convictions et de chance

On est au mois de novembre : c’est le mois de l’économie sociale et solidaire !

Je vais donc vous raconter une histoire, assez simple : pourquoi ai-je choisi de travailler dans ce secteur ?

Une affaire de famille (un peu)

Tout commence là quand on y réfléchit, non ?

Ma famille a constitué un terreau particulièrement fertile à l’engagement. J’ai grandi dans un environnement plein d’idéaux et de personnes qui les mettaient en action. Deux de mes grands-pères (j’ai eu la chance d’en avoir trois par la magie des deuxièmes noces) étaient pasteurs et ma mère enseignait à l’école du dimanche au sein de la paroisse. Adolescent, mon père a peint Angela Davies sur un des murs de sa chambre et a plus tard poursuivi des études de sciences politiques et de linguistique. Enfant, j’ai vu ma soeur écrire des carts postales écrivant à Michael Jackson le félicitant de ses oeuvres philanthropiques et plus tard participer aux actions de l’association Aux Captifs la Libération au Bois de Boulogne. Les fondations étaient là.

Une envie d’agir et de citoyenneté active

Dès le lycée, j’ai consciemment exprimé mon attachement aux valeurs de solidarité et de justice sociale. J’ai d’abord décidé de devenir journaliste, car la presse était pour moi l’outil qui façonnait les mentalités, qui permettait à chacun.e de faire ses choix de vie/de consommation/politiques. J’ai eu la chance d’avoir au sein de mon établissement un programme de bénévolat qui m’a permis de passer certains de mes samedis à donner des repas à des personnes sans abri, aider des orphelins à faire des lanternes d’Halloween à partir de citrouilles, ou encore discuter et jouer aux cartes avec des personnes âgées isolées vivant en maison de retraite.

L’université m’a donné l’occasion d’aller encore plus loin. J’ai obtenu un bagage plus théorique à mon engagement pendant mes cours. Mes professeurs de journalisme et mes maîtres.se.s de stages m’ont constamment poussée à produire des contenus qui donnaient à voir des aspects sociétaux souvent invisibilisés. Je vivais à New York, et tout était accessible. J’ai fait du porte-à-porte pour l’association Planned Parenthood quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2008 pour inviter les électeurs d’une banlieue de Pennsylvanie à prendre en compte les positions des candidats en lice sur les droits reproductifs et les droits des femmes une fois dans l’isoloir. J’étais dans la rue au coeur d’une foule en liesse devant le Rockefeller Center le soir de l’élection d’Obama. Je suis intervenue dans des programmes d’éducation à destination d’enfants et d’adolescents de quartiers défavorisés pour leur parler de Paris et de la France. J’ai pris les bus gratuits affrétés par Arianna Huffington pour me rendre à Washington D.C. pour le Rally to Restore Sanity and/or Fear contre les discours haineux de Glenn Beck. Pas question de rester passive dans un monde où tant de gens mettaient le doigt là où ça faisait mal et se bougeaient pour que demain soit meilleur.

Un petit coup de pouce du destin

J’ai déjà dit que l’engagement était important dans ma famille, n’est-ce pas ? Il se trouve que ma soeur aussi a intégré cette notion bien tôt dans sa vie. J’ai mentionné plus haut son activité bénévole mais elle l’a encore plus durablement appliquée dans ses choix professionnels. D’abord consultante en développement durable, puis cheffe de projet du premier lieu de coworking dédié aux entrepreneurs sociaux, elle m’a orientée vers l’ESS quand, de retour en France après quatre ans, il me fallait trouver un travail et devenir véritablement adulte. Elle m’a ouvert son réseau et le reste de l’histoire peut se retrouver sur mon CV.

Cela fait maintenant sept ans que j’ai choisi cette voie. Le temps passe et mon enthousiasme pour ce secteur ne faiblit pas. Je suis heureuse de le voir évoluer et influer un peu plus tous les jours les débats publics. La reconnaissance qu’il obtient aujourd’hui est plus que méritée et j’espère que nous saurons préserver sa richesse, développer encore son impact qu’il soit social, environnemental ou culturel.

Pour ma part, je vais (modestement) faire tout ce que je peux dans ce sens au travers de mes missions.

Bon mois de l’économie sociale et solidaire à tou.te.s et j’espère qu’on se croisera à un des milliers d’évènements organisés ce mois-ci,

Sedera