Etsedera

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Les joies du crowdfunding

Une des belles réussites de ce début d'année pour Etsedera, c'est le succès de la campagne de crowdfunding de La Fille des Carnets, marque parisienne d'édition de carnets d'inspiration fondée en 2018. J'ai eu le plaisir d'accompagner la créatrice, Isabelle Guibert, dans la construction de sa campagne pour financer la production du deuxième carnet de sa collection, Un jour, une phrase. Création des contenus, animation de ce mois et demi de campagne sur tous les réseaux imaginables : 403 préventes plus tard, quelle aventure ! C'était la troisième campagne de crowdfunding que je vivais du côté des porteurs de projets, et c'est toujours un plaisir. Petit retour d'expérience.

On voit les choses en grand : l'excitation de l'inconnu

Une campagne de crowdfunding, c'est une porte sur un monde de possibilités : faire de ses rêves une réalité, faire naître un produit ou un service qui n'existait pas et qui manquait à nos vies, conquérir tout un nouveau public à sa cause, se projeter vers une vie qui aurait véritablement le sens qu'on lui aurait donné par nous-mêmes. D'accord, je m'emporte un peu. Toutefois, lorsqu'on s'assoit pour la première fois devant une feuille blanche pour dessiner les contours de la campagne et imaginer comment raconter l'histoire du projet que l'on porte, on est mu par un optimisme et un sens de l'ambition qui sont assez grisants. On est porté uniquement par sa conviction en son produit et l'objectif final : faire enfin exister son idée dans la vraie vie, en montant son projet avec ses valeurs et ses tripes, de manière indépendante. C'est un état d'esprit à savourer et dont il faut se nourrir pour choisir un objectif tant atteignable qu'ambitieux. Bien sûr, dès que la page de campagne est en ligne et que les premiers messages Whatsapp de demande de contribution sont envoyés à la famille, c'est parti pour 30 à 45 jours de tiraillement permanent entre stress, excitation et doutes (on a vraiment mis un objectif aussi haut ?) mais avant ça, rien ne paraît trop fou, et c'est tant mieux.

Ensemble, c'est tout : une aventure collective

Tous les articles d'astuces pour mener à bien sa campagne de financement participatif vous le diront : on ne la réussit pas seul.e. Et pour cause : c'est une campagne de communication 360° avec de la vidéo, de l'animation de réseaux sociaux et du marketing digital, des relations presse, de l'événementiel et des petits coups de guerilla marketing. Il faut les bonnes compétences autour de soi et de la disponibilité pour occuper tous ces fronts. La bonne coopération entre toutes ces personnes est une clé importante de la réussite d'une campagne et permettra de bien la préparer, de ne pas avoir de temps morts dans l'animation et surtout de garder sa motivation tout au long du processus. La grève causée par la réforme des retraites a fortement impacté la disponibilité mentale des contributeurs de la campagne La Fille des Carnets, mais c'est la force du collectif (et une retombée presse tombée à pic) qui a permis à l'équipe et la communauté des écrivants de la marque de terminer la campagne en beauté. Le crowdfunding, c'est un marathon : une préparation rigoureuse pour s'assurer toutes les réserves nécessaires pour tenir le coup et des animateurs de haut vol qui suivent le coureur et font grandir son club de supporters tout au long de la course jusqu'à ce qu'ils soient des milliers (soyons fous) à la ligne d'arrivée. Leurs cris d'encouragement (virtuels) seront assez pour vous faire dormir sur deux oreilles pendant une bonne semaine une fois la campagne réussie.

Testing 1-2, 1-2 : un stage de perfectionnement en agilité express

La prise de risque a un pouvoir créatif très important : une fois qu'on nage sans avoir pied et qu'on flotte toujours, on se sent porté par l'eau et donc libre de tester des mouvements et techniques de nage qu'on aurait pensées impossibles. Le même phénomène se manifeste lors d'une campagne de crowdfunding : c'est le moment de tenter le tout pour le tout. Alors, on ne connaît pas bien le système de publicités payantes sur Facebook et Instagram ? Autant les tester maintenant ! On veut tenter sa chance avec le marketing d'influenceurs ? C'est le moment de prendre contact avec ce blogueur qu'on suit depuis un moment. Bien sûr, on se renseigne, on cherche les bonnes astuces (merci Google et les tutos d'Ulule). Le planning de campagne et les objectifs de vente en tête (toujours), on expérimente, on s'adapte et on laisse la porte ouverte à de nouvelles idées d'animation de la campagne. On essaie une première fois ; c'est pas mal. On retente en appliquant un nouveau conseil ou en utilisant un outil différent ; c'est mieux. On se surprend de la vitesse lumière à laquelle on peut produire de nouveaux contenus qui parlent à notre public. Toutes les recettes ne marchent pas forcément, mais portés par l'énergie de la campagne et le temps qui court et force à chercher de nouvelles solutions rapidement, on avance, on apprend. 30 à 45 jours, c'est court et long à la fois. C'est la corde sur laquelle il nous faut trouver le bon équilibre entre les techniques assurées, les élans de spontanéité et les appels au pivot viscéraux.

Conclusion : on en veut encore !

Parce que c’est marrant, parce que ça fait grandir, parce que ça donne un coup de pouce nécessaire à l’entrepreneuriat et parce que ça pousse à l’idéalisme !