En plus d’un mois de confinement, j’ai réussi sur ce blog à recenser une liste impressionnante de projets à démarrer, initiatives à rejoindre, et autres choses à faire pour passer le temps, se former, se relaxer, s’informer durant ce confinement. Ce n’est pas un exploit en soi : Internet croule sous les offres culturelles gratuites, les idées pour une quarantaine créative et productive, les appels au temps pour soi et la remise en forme, les mises en garde contre l’accumulation de retard scolaire des enfants, les ristournes "Covid” sur des logiciels de productivité… Bref, notre peur du vide s’est révélée au grand jour à l’annonce du confinement.

Et si on prenait le point de vue opposé ? Se donner des projets, des buts, trouver un “sens” au temps confiné, c’est très bien, si on y arrive. Mais si la vraie nouveauté c’était juste de ne rien faire ? Cela ne veut pas dire qu’il faudrait tout d’un coup se fondre dans son canapé, ne plus se doucher et se lever uniquement pour manger. Mais on peut imaginer prendre la journée comme elle vient, sans lui donner d’objectifs, afin d’essayer de s’extraire d’une injonction à “vivre sa meilleure vie” pour suivre son instinct. Et si on était contents à simplement passer du temps à la fenêtre sans musique dans les oreilles ou s’asseoir au soleil sur le balcon sans livre, dans le silence et sans s’inquiéter de ne pas être en pleine conversation philosophique avec son partenaire de confinement ?

Vivre lentement, s’ennuyer, se taire, ne pas bouger sont des luxes, sans aucun doute. Mais si vous avez entrepris de nouvelles aventures pendant ce confinement, il y a des chances que vous puissiez vous les permettre. Alors, faites le test. Après un temps d’inspiration, on a toujours besoin d’un temps d’expiration, de relâche pour faire le vide. C’est ce qui nous permet de reprendre de plus belle ensuite, sans crampes ou perte de souffle. Le nec plus ultra du “self-care” et aussi son incarnation la plus simple et basique.

Allez, on fait rien aujourd’hui. Ca va être bien.